L'enlèvement au sérail

Comme souvent chez Mozart, la femme est au centre de l’intrigue avec son désir de liberté confronté aux contradictions masculines. Dans L’Enlèvement au sérail, Konstanze est ainsi le personnage autour duquel tout tourne. Objet de désir au nom prédestiné, elle se rebellera, y compris contre elle-même, traversée par des sentiments contradictoires envers son geôlier si puissamment attirant. Opposer Orient et 
Occident est ici anecdotique dans la musique comme dans le théâtre, et nous nous placerons plutôt dans un entre deux-guerres qui n’a pas vu les mentalités évoluer et la fin prochaine des colonies. Mais les femmes et les hommes ont-ils changé pour autant ? Mozart ici nous tend un miroir et sous le rire, nous voyons poindre un drame terriblement humain, celui de notre face à face avec la solitude. Comment 
nos héros y répondent ? Par la fidélité, la soumission, la rébellion, la fuite, la cruauté, mais aussi par la clémence…
Dans une scénographie évoquant les prisons réelles et virtuelles dans lesquelles nous nous débattons tous, cette production donnera à réfléchir sur nous-mêmes et le regard que nous portons sur les autres, parfois si éloigné de notre culture.