Engagé avec le champion du monde de natation Camille Lacourt sur la swimrun des Gorges du Verdon, le Pisciacais Stéphane Bougouin a pour objectif de récolter des fonds pour la lutte contre le cancer.

Sur le site internet de la swimrun des gorges du Verdon, l’organisateur annonce la couleur : « Frissons garantis ». Quand on regarde le programme de l’épreuve qui se déroulera le 1er mai, on le croit sans peine : 48km en alternant course à pied et natation, dans une eau ne dépassant pas les 15 degrés et avec un dénivelé positif de plus de 1 600m, le tout en binôme avec une longe de 4m maximum reliant les deux participants… Et pourtant, quand on lui a proposé de participer à cette aventure hors normes, Stéphane Bougouin n’a pas hésité une seconde : « J’ai bien évidemment accepté car c’est le genre de défi que j’adore et que la cause me tient à cœur », sourit le chef de bassin pisciacais. La cause en question, c’est la recherche contre le cancer que ce sportif de 42 ans veut aider en collectant des fonds avec son équipe, swimrunforarc. « Le swimrunner Adam Mac Douglas est à l’origine de cette initiative. Il a voulu réunir des personnes dont des proches ont disparu ou sont touchés par cette maladie », développe Stéphane Bougouin, qui a perdu son grand-père, un oncle et une tante à cause du “crabe“.

Binôme avec Camille Lacourt

Parmi les membres de la team, outre les champions de la discipline Fredrick Axegard et Hugo Tormento (respectivement 1er et 3e meilleur swimrunner du monde), on retrouve ainsi Dorian, candidat de Koh Lantah les armes secrètes, proche de Bertrand-Kamal décédé d’un cancer en 2020, et Camille Lacourt, quintuple champion du monde de natation dont la compagne est atteinte d’un cancer du sein. « Initialement, Camille Lacourt devait faire équipe avec Lazreg Benelhadj, le vice-président de la fédération française de natation, qui était mon entraîneur au Cercle nautique de Poissy. Quand il s’est blessé à la mi-mars, il a pensé à moi pour le remplacer », résume Stéphane Bougouin qui va donc se retrouver en binôme avec le médaillé d’or des championnats du monde 2011 (100m dos), 2013 (50m dos et 4X100m 4 nages), 2015 (50m dos) et 2017 (50m dos).

 

Depuis bientôt un mois, le maître-nageur a entamé une préparation spécifique pour être prêt le jour de l’événement.

« Même si je suis souvent dans l’eau, je ne nage pas vraiment. Il fallait que je m’y remette, surtout que le swimrun est une discipline très particulière où l’on conserve son équipement pendant tout le parcours. Il faut donc nager avec les chaussures, ce qui impose de se servir d’un pull boy et de plaquettes et d’utiliser énormément les bras pendant la natation », décrit Stéphane Bougouin dont la spécialité aujourd’hui est plutôt la course à pied, avec plusieurs marathon et ultratrails à son actif : « Pendant les parties de natation, je ne veux pas être un boulet pour Camille », sourit celui qui boucle 42km en moins de trois heures et qui s’entraîne en enchaînant les côtes du parc Meissonier ou de la colline de l’Hautil.

Etre "à la hauteur d'un champion du monde"

L’intensité de l’effort à fournir ne fait pas peur à l’entraîneur des vétérans du Poissy triathlon, très attaché aux vertus du sport bien être : « J’ai commencé le sport à 16 ans pour des raisons de santé, alors que jusque-là j’étais surtout un pianiste et un lecteur, souffle Stéphane BougouLe défi hors norme de Stéphane Bougoin et Camille Lacourtin. Le médecin a dit à mes parents que je devais me mettre à la natation sinon je finirai en chaise roulante. Le lendemain j’étais à l’eau même si je n’aimais pas vraiment ça. Du coup, pour ne pas faire que nager, je me suis mis au triathlon. J’ai galéré au début mais je me suis accroché. Je ne vise pas la première place mais je veux me faire plaisir, trouver un équilibre avec le sport et communiquer sur des choses positives, éclaire celui qui participe au dispositif Poissy Bien Etre et qui a lancé des cours de natation pour enfants autistes. Quand je suis dans une course, je suis plutôt du genre à me dire, profite il te reste encore deux heures à courir, même si je suis dans la difficulté, rigole-t-il. Ce sera encore plus le cas pour la swimrun, car il y aura en plus la cause qui me poussera et j’aurai envie de bien faire. Il faudra que je sois à la hauteur d’un champion du monde ! » 

Pour faire un don, rendez-vous sur la page instagram swimrun for arc ou sur https://collecter.fondation-arc.org/projects/swimrun-for-arc

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