Jeudi 20 avril, les professionnels de santé de Poissy étaient réunis au théâtre Blanche-de-Castille pour la première restitution du diagnostic territorial de santé engagé par la Ville en partenariat avec l’Union régionale des professionnels de santé (URPS). Cet état des lieux précis de la situation médicale, des attentes et besoins, accompagné des premières perspectives de solutions (mise à disposition de nouveaux locaux, maison de santé pluridisciplinaire…) vise à maintenir une offre de soins adaptée aux besoins de la population pisciacaise.
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« Comment assurer l’accès aux soins dans l’avenir ?», tel est en effet l’enjeu de ce diagnostic présenté par le directeur de l’URPS Alexandre Grenier, aux côtés du président du conseil départemental de l’ordre des médecins des Yvelines et vice-président de l’URPS, Frédéric Prudhomme, de l’adjointe à la santé Virginie Messmer et du maire Karl Olive. « En politique comme en médecine, je ne vous apprends rien, le diagnostic initial est absolument fondamental si on ne veut pas se tromper au moment de choisir les soins adaptés », résumait l’édile en introduction de cette réunion.
« Or, en matière d’offre de soins à Poissy, il y a urgence », a-t-il poursuivi, évoquant les difficultés rencontrées par de nombreux Pisciacais pour décrocher un rendez-vous médical. « Avant d’engager les grands moyens, je voulais avoir un diagnostic sérieux, partagé et auquel vous les professionnels de santé, vous ayez pu participer. C’est pour cela que nous avons confié à l’URPS la mission de réaliser ce diagnostic exhaustif de l’offre de soins libéraux à Poissy. » Au cours du premier trimestre 2017, tous les professionnels de santé ont ainsi reçu un questionnaire spécifique à leur activité (généralistes, spécialistes, pharmaciens, paramédical) et une ligne téléphonique était mise à leur disposition pour recueillir leurs observations.
A l’issue de cette enquête, il ressort que la ville de Poissy compte actuellement 25 médecins généralistes (soit une baisse de 13% entre 2009 et 2016) et 51 médecins spécialistes (dont la moyenne d’âge est de 55 ans). Parmi les spécialités particulièrement exposées au problème du renouvellement dans les prochaines années : la rhumatologie, la pédiatrie, l’ophtalmologie, la psychiatrie, la gastro-entérologie.
Les médecins soulignent les difficultés à trouver des remplaçants, le faible espoir de trouver un successeur, la problématique de la mise aux normes des locaux pour l’accès des personnes à mobilité réduite, l’augmentation des tâches administratives ou encore les ressources manquantes sur le territoire : gynécologues, généralistes, dermatologues, ophtalmologues, kinésithérapeutes, orthophonistes et infirmières.
Il apparaît donc urgent de faciliter l’installation de nouveaux professionnels de santé et notamment de médecins, en mettant à disposition des locaux adaptés. Sur ce volet, la municipalité, consciente du risque de désertification médicale, a engagé une réflexion depuis 2014 comme l’a rappelé Virginie Messmer, adjointe à la santé, à la prévention et handicap. « Parallèlement à ce diagnostic que nous avons souhaité lancer afin de nous appuyer sur les mêmes chiffres et pouvoir avancer ensemble, nous avons continué à travailler sur les projets de programmes immobiliers afin que ceux-ci puissent accueillir des professionnels de santé. Et comme vous le constatez, il y a déjà des possibilités », a-t-elle souligné en écho à la présentation du chapitre consacré aux solutions concrètes.
Dans ce chapitre, l’URPS adopte une approche territoriale désignant trois grands secteurs sur Poissy, avec chacun leurs locaux potentiels.
Sur le secteur des hameaux, La Coudraie, Beauregard, où beaucoup de recours se font directement à l’hôpital, trois implantations sont possibles :
- Sur un immeuble de Vilogia livré fin 2018 face au lycée Le Corbusier (80m2 en rez-de-chaussée pourraient être disponibles) ;
- À l’horizon 2020 sur l'aménagement du parking de Fareva-Rochas avec la possibilité d’implanter une maison médicale en pied d’immeuble ;
- Sur le centre hospitalier avec une surface de 500 à 1000 m2 mise à disposition soit dans le nouveau bâtiment en construction soit dans l’existant rénové autour de 2020.
Sur le secteur centre-ville, gare, La Bruyère, deux implantions sont possibles :
- Le programme Nexity à l’arrière de l’Hôtel de Ville, livré en 2020 avec plus de 200m2 de surface en rez-de-chaussée pour une maison des spécialistes.
- Au 3e étage de la clinique Saint-Louis dans le cadre de la création d’une maison de santé pluri-professionnelle de 450m2 réunissant généralistes et paramédicaux. Une équipe pluri-disciplinaire portée par l’association du Dr Agnès Kirrmann s’est déjà constituée autour de projet. « L’objectif c’est d’accueillir de nouveaux médecins pour augmenter l’offre de soins et que cette maison puisse être la maison mère d’un pôle de santé qui s’implante dans d’autres secteurs de la ville et facilite le travail en collaboration », expliquait le Dr Kirmann lors de cette réunion. Le projet pourrait aboutir en janvier 2018.
Enfin, sur le quartier Saint-Exupéry, Noailles, Foch. Plusieurs implantations seront possibles sur le futur quartier Rouget-de-Lisle, dont la première pierre était posée ce jeudi 20 avril. Des programmations de rez-de-chaussée sont en réflexion avec la possibilité de réserver plusieurs lots à l’activité médicale
En outre, l’URPS suggère de mettre en place un annuaire partagé des professionnels de santé de la ville, d’organiser des rendez-vous réguliers pour faire le point sur les projets de santé à Poissy et de mettre en place des réunion d’information à destination des internes de médecine en stage au centre hospitalier pour les inciter à exercer sur le territoire.
A l’issue de cette réunion très instructive, les réflexions et échanges avec les professionnels de santé seront intégrées au document final qui fera l’objet d’une présentation devant les élus.
