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Figure trop méconnue du monde des arts et des lettres françaises, Octave Mirbeau (1848-1917) est à l’honneur au château de Villiers à l’occasion du centenaire de sa disparition. Jusqu’au 29 octobre, une exposition exceptionnelle est consacrée à cet écrivain, dramaturge, journaliste, critique d’art et… horticulteur, que Tolstoï qualifiait en son temps de « plus grand écrivain de France ».

Inaugurée samedi 30 septembre, cette exposition proposée en partenariat avec la Société Octave Mirbeau, retrace, à travers une quarantaine des panneaux et plusieurs vitrines, les différentes facettes de ce « monument littéraire, cette force, cet homme de contradiction, qui a touché à tout », selon les termes de Rodrigo Acosta, représentant de la Société en Ile-de-France.  

« Au pays des lumières, il était temps que ce Normand de naissance retrouve toute sa place. Oui, il est temps de découvrir, lire et relire son œuvre », a souligné Le maire Karl Olive dans son discours, rappelant comment le projet de cette exposition était né. « Lorsque Vincent-Richard Bloch, adjoint à la culture, m’a proposé le thème de l’exposition, j’ai compris qu’il s’agissait d’honorer le centenaire de la mort de ce grand homme, voisin de Triel et de faire connaître au plus grand nombre son héritage de critique d’art, de journaliste, de pamphlétaire et d’auteur de romans ou de pièces à succès. Je me suis immédiatement penché sur l’œuvre de Mirbeau, sur certains de ses textes et certaines de ses prises de position disons…iconoclaste. »

Et de citer l’auteur : « "Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens". Et je passe sur : "Les programmes !... Une fois nommé... les programmes sont loin... et ils courent encore...". Je répète à l’envie que « l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne », mais consacrer la principale exposition de l’année à Poissy, à un tenant du discours de la France Insoumise me semblait pour le moins baroque. Mais j’ai compris qu’être Mirbeau ce n’est pas nécessairement adhérer à l’ensemble de ses prises de positions. Etre Mirbeau, c’est reconnaître que son rôle critique sur les institutions, l’art ou la politique était nécessaire à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Et j’espère qu’à travers cette exposition vous vous rendrez compte par vous-même. Etre Mirbeau, c’est lui être reconnaissant d’avoir su incarner avec Zola et quelques autres, la défense de Dreyfus, quand tant d’autres se sont tus. Etre Mirbeau, c’est se réjouir que des auteurs ou des artistes nous obligent à nous poser des questions ou à réagir, quitte parfois à nous choquer. »

« Pour comprendre Octave Mirbeau, il faut se replacer dans le contexte politique de l’époque, extrêmement variable, précisait à son tour Vincent-Richard Bloch. Nous vous proposons aujourd’hui de redécouvrir un homme d’une richesse incomparable, dont toutes les facettes sont présentées à travers les panneaux et les lettres manuscrites rassemblés ici. Vous pourrez percevoir toute la psychologie de cet homme qui a pourfendu les puissants, l’académisme. Puissent les visiteurs de cette exposition s’immerger avec ravissement dans l’univers très contrasté de cette époque et redécouvrir ou découvrir, la vélocité salvatrice d’Octave Mirbeau, auteur, emblématique précurseur des évolutions de notre société. »

Ce vernissage était également l’occasion de rencontrer Alain (Georges) Leduc, auteur de l’ouvrage “Octave Mirbeau, le gentleman-vitrioleur”, paru cette année, en attendant d’assister samedi prochain 7 octobre à 16h à la conférence “Mirbeau et Adès- une amitié littéraire à Triel », animée par Elena Fornero Sandrone au château de Villiers.

• Exposition Octave Mirbeau, jusqu’au 29 octobre au château de Villiers. Horaires : du lundi au mardi et du jeudi au vendredi de 14h à 18h ; le samedi et dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h. Entrée libre.

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