Dans le cadre d’un programme scientifique, les pompiers yvelinois forment leurs chiens à la détection du Covid-19 depuis la rentrée 2020. Une présentation et une démonstration de cette méthode de détection prometteuse étaient organisées lundi 28 décembre au centre de secours principal (CSP) de Poissy en présence du préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot et du maire Karl Olive.

Le président du conseil d’administration du Sdis (service départemental d’incendie et de secours) Alexandre Joly et le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye Jehan-Eric Winckler, étaient également présents pour cette démonstration de chiens renifleurs de Covid, qui poursuivent leur formation à Poissy, dans une salle spécialement aménagée du centre de secours.

Cinq chiens de l'équipe cynotechnique se forment depuis la rentrée 2020

Après une rapide présentation des effectifs du centre pisciacais par le commandant Pierre-Yves Simon et des maîtres chiens engagés dans cette démarche, les autorités ont rejoint la salle de détection où sont actuellement formés cinq chiens de l’équipe cynotechnique du SDIS78 en partenariat avec l’école nationale vétérinaire d’Alfort (Enva). Ces bergers belges, déjà qualifiés sur les recherches des personnes perdues ou ensevelies sous des décombres, s’entraînent chaque semaine avec leurs maîtres à repérer le virus, à distinguer des prélèvements positifs ou négatifs, grâce à leur odorat, parallèlement à la poursuite de leurs missions sur le département.

En partenariat avec l'école vétérinaire de Maisons-Alfort

«Nous nous sommes lancés en septembre dernier dans cette aventure, lorsque nous avons pris contact avec le professeur Dominique Grandjean, enseignant-chercheur à l’Enva à l’initiative du projet Nosais », a expliqué le Lieutenant-colonel Sébastien Petitjean, chef du groupement opérations, qui supervise l’expérience. L’étude scientifique Nosais vise à démontrer que « le sens olfactif très développé des chiens peut être utilisé pour la détection du virus », précise Capucine Gallet, éthologue à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. Une odeur, notamment dans la sueur, permettrait ainsi aux animaux de détecter les porteurs positifs du Covid. « 27 pays ont rejoint Nosais et dans certains, les chiens sont opérationnels. »

Un local de formation unique et sur mesure à Poissy 

Après avoir débuté leur formation à l’Enva à la rentrée 2020, les maîtres chiens ont gagné en autonomie avec la salle de formation aménagée dans les locaux du centre de secours de Poissy. « Ce local est unique aujourd’hui : les modules ont été conçus sur mesure, il a fallu créer une bibliothèque olfactive…C’est très novateur »,souligne le Lientenant-colonel Petijean. Dans cet espace dédié, et comme a pu le constater le préfet, les chiens vont venir faire des passages pour marquer ou non différents cônes spécialement conçus pour l’expérimentation. L’animal marque un arrêt lorsqu’il repère le virus (des échantillons sont fournis par l’hôpital Foch) et se voit récompensé. L’apprentissage se fait ainsi sous la forme d’un jeu.  

« Aujourd’hui nous avons atteint un taux de fiabilité de plus de 90% pour deux de nos chiens et des 83/85% pour les trois autres », se félicite le Lieutenant-colonel, dans l’attente de la publication de l’étude du professeur Grandjean et de sa validation « pour permettre d’officialiser le processus de détection canine du Covid-19 et sa faisabilité. À partir du moment où les autorités de santé valident le test canin, on peut le déployer. On sera bien entendu limité par le nombre de chiens formés, mais le SDIS des Yvelines est aujourd’hui en capacité de former les autres Sdis ».

Un taux de fiabilité du dépistage canin de 83 à 90%

L’ambition première du Sdis78 dans le contexte de propagation du virus était de faciliter la détection des cas positifs dans ses rangs. « Nous avons mis en œuvre cette action pour nos besoins, confirme le colonel Stéphane Millot, directeur départemental des services d’incendie et de secours. Nous avons formé ces chiens pour repérer les clusters chez nous. Nous ne sommes pas sur un palliatif au test PCR mais cela permet d’isoler très rapidement et de casser les chaînes de contamination Puis nous sommes entrés dans un processus de recherche scientifique, en plus de la formation, avec nos conducteurs cyno qui apportent une crédibilité à cette avancée. Et cela fonctionne », souligne le directeur départemental.

Retrouvez l'article publié sur le site du SDIS78.

 

 

 

 

 

 

 

 

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