Le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti et Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, ont été accueillis à Poissy lundi 30 août pour échanger avec des élus locaux sur les travaux d’intérêt général.

Cette visite est la concrétisation d’un engagement pris le 24 mars dernier par le Garde des Sceaux lors d’un entretien avec le maire Karl Olive qui était venu lui présenter le dispositif des “Villes-tigeurs“. La rencontre avec les élus de terrain, qui s’est déroulée au théâtre de Poissy a été l’occasion pour les ministres de dévoiler la plateforme TIG 360° : une interface qui donne la possibilité aux collectivités de proposer des Travaux d’intérêt généraux et de voir quelles sont les offres existantes.

 

Le déplacement représentait aussi, surtout, l’opportunité de faire passer un message : « Nous avons besoin de vous, a martelé Eric Dupont-Moretti à l’adresse des élus. Nous savons aujourd’hui que les travaux d’intérêt général sont un outil qui marche dans la lutte contre la délinquance et la récidive. Nous en proposons aujourd’hui 21 000, notre objectif est d’atteindre les 30 000. Avec la mise en place de cette plateforme, tout est fait pour simplifier au maximum les demandes de TIG, il reste juste à le faire savoir. Et c’est là où nous avons besoin de vous, où la justice a besoin de vous. Merci par anticipation pour tout ce que vous allez faire. »

« Avec TIG 360°, les offres de TIG sont transparentes, tout le monde peut y avoir accès. En comparant les chiffres, on peut identifier des zones avec des blocages, des difficultés et s’appliquer à les résoudre, a poursuivi Amélie de Montchalin. Les choses vont dans le bon sens, nous avons besoin de votre aide pour poursuivre dans cette direction. »

 

« Jusqu'à présent, les TIG étaient un peu des machines à gaz pour nos collectivités, a estimé le maire Karl Olive. Quand ils sont réellement effectués, les TIG interviennent parfois plusieurs mois pour ne pas dire plusieurs années après le délit commis principalement par manque d’offre de TIG. Soyez certains que si vous nous proposez un dispositif simple nous serons là pour développer l’offre de TIG, car nous voulons des peines qui ont du sens, et pour cela, un travail main dans la main entre Etat et collectivités est indispensable », a salué le maire Karl Olive.

La cité saint Louis s’est d’ores et déjà engagé à accueillir des TIG : cinq sont ouverts et deux devraient être créés rapidement. Un guichet unique, porté par le conseil local de sécurité et prévention de la délinquance et de la radicalisation (CLSPDR), est chargé de faire l’interface avec les institutions judiciaires et un poste de chargé de coordination de l’accueil des personnes en TIG a été créé. Le conseil municipal a en outre voté la valorisation du régime indemnitaire des agents tuteurs de TIG. « Nous sommes engagés fortement en faveur des travaux d’intérêt général, confirme Karl Olive, car nous pensons qu’il s’agit d’une peine appropriée pour les actes de délinquance et d’incivilités qui pourrissent le quotidien de nos concitoyens. Mais pour cela nous avons besoin d’être accompagnés. Notamment pour ceux qui vont encadrer les tigistes, que nous pouvons identifier et former, mais qui ne peuvent pas se transformer en agents administratifs. »

Les élus, venus des Yvelines et de toute la France, ont échangé avec le ministre sur différentes problématiques des TIG : l’encadrement compliqué des tigeurs dans les petites villes, la question du lieu de l’application de la peine, l’implication du privé…

 

La visite des ministres a aussi permis d’entendre le témoignage de Julien. A 22 ans, il a effectué 105 heures de TIG en novembre 2020 aux espaces verts à Saint-Germain-en-Laye. « J’ai été très bien accueilli. Dès le départ, on m’a considéré comme un membre de l’équipe. Du coup j’ai voulu me donner à fond. Au final ça s’est bien passé, tellement bien que j’ai été embauché. »

« Cet exemple vaut mille mots, a remarqué Eric Dupond-Moretti. Grâce au TIG ce jeune homme a pu se réinsérer, il est “sauvé“. Bien sûr, ils ne le seront pas tous, ce n’est pas une recette miracle, mais quand on en sauve quelques-uns, on a matière a être fier. C’est une démarche républicaine. »

 

Restez connecté