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Ce samedi 15 décembre, la Librairie du Pincerais recevait le Pisciacais, Thierry Jaillant pour une séance de dédicace de son livre autobiographique « Enfer…et contre tous ». Présent lors de l’événement aux côtés d’Aline Smaani, élue aux Aînés et à la Famille ainsi que la députée Florence Granjus, le maire Karl Olive décrit l’ouvrage comme « un formidable témoignage de courage et de volonté » de cet artiste qui se bat contre la maladie de Charcot-Marie-Tooth. 

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Thierry Jaillant parle de son parcours comme scindé en « deux vies ». Lors de la première, il fut un musicien chevronné, qui collabora avec de grands noms aussi bien sur scène qu’en studio. Il composa notamment la musique des reportages pour Ushuaïa, Thalassa et autres courts-métrages. Sa carrière fut également jalonnée d’enregistrements en solo pour une maison de disque anglaise bien connue. En 2001, Thierry Jaillant fut même intronisé dans le « Who’s Who des professionnels » à Los Angeles. 

Une deuxième vie marquée par un combat de tous les instants 

C’est en 1998 que tout va basculer pour l’artiste. « J’ai commencé à avoir mes premières douleurs aux jambes lors de la Fête des Loges à Saint-Germain-en-Laye. A ce moment je ne me doutais pas un seul instant que tout allait évoluer aussi rapidement ». Comme il le raconte dans son livre, 2004 fut l’année où il passa définitivement des deux roues de sa moto aux quatre de son fauteuil roulant. Une lutte que Thierry Jaillant va devoir mener sur deux fronts : « Non seulement je faisais face à la maladie, mais aussi à l’incompétence médicale et administrative ». Une incompétence qui s’est manifestée au travers de nombreux exemples, notamment dans la saisi d’un fauteuil qu’on venait de lui livrer.

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Avoir des ressources médicales nécessaires à ses besoins est devenu un véritable parcours du combattant : un fauteuil adapté lui aurait coûté 18 000 euros, mais Thierry n’a reçu aucune aide sociale pour le financer : « J’ai un fauteuil qui assure le minimum, mais il y a pleins de choses qu’il ne fait pas non plus, comme la verticalisation. Il m’a également laissé paralysé pendant 10 jours à cause d’une assise. Heureusement que des personnes m’ont aidé financièrement pour avoir une assise sur mesure, car cela coûte extrêmement cher et ce n’est pas pris en charge du tout ». Autre réalité, celles des maigres aides sociales que Thierry Jaillant perçoit. « Mes revenus sont calculés aussi en fonction des revenus de mon épouse » raconte-t-il « J’ai 3 enfants et elle ne gagne pas non plus des millions et je ne gagne donc que 306 euros. Nous n’avons pas droit aux aides car ma femme travaille et donc on est toujours au-dessus pour en bénéficier. ». 

« Je suis en colère, mais c’est ce qui me permet d’aller de l’avant » 

La victimisation, très peu pour Thierry qui préfère voir les choses avec l’humour acéré qui le caractérise. Il peut également compter sur de nombreux soutiens. « J’ai fait des rencontres de personnes fabuleuses en centre de réadaptation avec de bons moments de rigolade. C’est surtout ça dont on a besoin quand on fait face à une maladie pareille » déclare-t-il. Loin de s’apitoyer sur son sort, il multiplie les nouveaux projets. Le musicien ne peut certes plus jouer de piano, son instrument de prédilection, mais sa passion pour des guitaristes tels que Chet Atkins ou Marcel Dadi, le pousse à la pratique assidue de la guitare. Thierry Jaillant a en outre ajouté une corde à son arc créatif et artistique, puisqu’après avoir repris des études, il est désormais réalisateur / concepteur de courts-métrages d’animation en 3D.  « Je suis soutenu par une très grosse entreprise d’audiovisuel au Canada. J’apporte les touches finales à mon premier cartoon qui sera suivi d’une série, où j’ai absolument tout réalisé (images, animation, musique) » annonce-t-il avec fierté, « c’était un beau challenge pour moi ! ». 

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