Le 22 mai dernier, Elisabeth Séville, écolière scolarisée à Victor-Hugo, était l’une des finalistes du concours international russe “Les Classiques vivants” qui consiste à déclamer, dans la langue de Tolstoï, un texte littéraire de son choix. La jeune Pisciacaise faisait partie des 15 derniers participants, sur les 300 jeunes venus du monde entier pour ce véritable événement en Russie, concours pour la jeunesse le plus ambitieux et médiatisé du pays qui accueille actuellement la Coupe du monde de football.
Avec une maman d’origine russe et un papa français, Elisabeth, aujourd’hui 11 ans, manie ces deux langues depuis son plus jeune âge. Un bilinguisme qu’elle a également entretenu en suivant, chaque samedi, des cours au centre linguistique russe Preludia de Saint-Germain-en-Laye. C’est à travers ce centre qu’elle a été sollicitée pour participer aux “ Classiques vivants”, concours annuel destiné aux 10-17 ans et se divisant en deux volets : l’un pour les enfants russes, l’autre pour l’international.
Avant de s’envoler pour la Russie, il a d’abord fallu passer par une première épreuve nationale, le 18 mars dernier. « Lorsqu’on m’a proposé de participer, j’ai accepté et je me suis entraîné pendant deux semaines pour présenter un texte de l’auteure russe Natalia Noussinova. Je devais parler entre 5 et 7 minutes », précise Elisabeth. « Ce texte est issu d’un ouvrage autobiographique dans lequel l’auteure évoque avec ses yeux d‘enfant l’époque soviétique. Il y a beaucoup d’humour », poursuit Svetlana Séville, maman de la jeune Pisciacaise, également présidente de Preludia. « Dans cet extrait, la famille, qui a accueilli un chien, appelle le meilleur des salons pour s’en occuper mais le directeur leur réplique dédaigneusement en précisant ce qu’est un chien d’élite. L’enfant s’étonne alors : “Je ne pensais pas que le racisme concernait les chiens”. Ça a fait beaucoup rire la salle ». Grâce à sa prestation, la toute jeune fille, 10 ans à l’époque, décroche avec quatre autres Français son billet pour un séjour de trois semaines au sein du plus grand centre de jeunesse du monde, “Artek” en Crimée.
Là-bas, du 5 au 25 mai, tout en préparant sa finale internationale, elle suit des cours en russe, profite des infrastructures sportives et de loisirs et participe à des visites culturelles, accompagnée d’enfants issus de 84 nations différentes : « Je garde de très bons souvenirs, je n’ai pas vu le temps passer. J’ai des amis sur les continents du monde entier maintenant », sourit Elisabeth. Trois niveaux de sélection attendaient les jeunes participants avant d’atteindre la grande finale. A l’issue de ces épreuves, la Pisciacaise sera la seule Française qualifiée, ce qui lui vaudra de porter le drapeau tricolore avant de déclamer à nouveau le texte de Natalia Noussinova devant le public et les caméras. « Ça nous stressait un peu. Mais une fois sur scène, je n’avais plus peur », assure la jeune fille qui, si elle ne termine pas sur le podium, décroche une superbe place d’honneur en étant l’une des 15 finalistes parmi 300 participants.
Rentrée en France avec une médaille et surtout d’incroyables souvenirs, la Pisciacaise finit actuellement son année scolaire à Victor-Hugo avant d’intégrer à la rentrée une section internationale russe dans un collège de Saint-Germain-en-Laye. Tout en ayant le regard déjà tourné vers l’édition 2019 des “Classiques vivants”. « J’aimerai bien recommencer l’an prochain », assure Elisabeth.
Un enfant de Kalouga en finale du concours russe
Parmi les finalistes du concours réservé aux enfants russes se trouvait Matveï Kochelev, jeune garçon de l’oblast de Kalouga, région avec laquelle Poissy a noué des liens d’amitié récemment dans le cadre de l’année Russe. Parmi les finalistes issus des 85 républiques et régions de Russie, le garçon a décroché sa place en super-finale pour le titre du meilleur lecteur, disputé à Moscou le 6 juin.
Reportages en russe sur le concours :
http://gtrk-kaluga.ru/news/
obschestvo/news-8348 http://artek.org/press-centr/
news/v-arteke-opredelili- devyat-luchshih-chtecov- strany/