Le théâtre de Poissy accueillait, lundi 9 avril, une réunion publique à l’attention des habitants du centre-ville, des rives de Seine et des riverains du pôle gare. L’occasion pour eux d’aborder avec le maire Karl Olive, les élus et les chefs de services, les différents sujets qui font l’actualité dans le quartier et à Poissy.
L’édile a ouvert la séance avec la présentation du programme immobilier Nexity derrière la mairie. Nommé Citéa, il comprendra 86 logements, 166 places de stationnement en sous-sol et des locaux d’activité qui accueilleront notamment une maison de santé et des services de la Ville.
« A chaque fois que nous le pouvons, nous faisons le choix d’acheter des espaces plutôt que de continuer à payer des loyers pour nos services, détaille Karl Olive. Cette politique nous a déjà permis d’économiser 500 000 euros par an. »
Alors que le chantier a démarré, les habitants ont principalement soulevé la problématique de la circulation et du stationnement des poids lourds : circuit des camions, proximité du collège Jean-Jaurès et sécurité aux heures d’entrée et de sortie de l’établissement, impact du démontage de la grue…
Les équipes de Nexity ont présenté le plan de circulation des camions dans la ville et le quartier avant de préciser qu’il n’y aura pas de rotation des poids lourds à 8h30. Les flux des élèves seront également canalisés vers un passage piéton (qui ne sera pas traversé par les camions) et le trottoir côté conservatoire.
« Nous prendrons toutes les précautions utiles, a insisté Karl Olive. Nous serons particulièrement attentifs au respect de la réglementation, la police municipale sera régulièrement présente sur place et nous avons demandé à nos partenaires de prévoir des hommes trafic. Il est également important de faire passer le message auprès des parents et des enfants. »
« Le premier chantier des fouilles s’est bien passé, a rappelé la chef d’établissement, Béatrice Dubois-Theys. Le déplacement du passage piéton a été une bonne chose. Il est en effet primordial de bien faire passer les informations à nos élèves. »
Quant à l’installation de la grue, Nexity a précisé que cette opération se ferait à l’intérieur du périmètre du chantier.
Le deuxième sujet abordé portait également sur un programme immobilier, Le Victor-Hugo, mené par Quanim, dans l’avenue Maurice-Berteaux. Cette opération prévoit la construction de 58 logements neufs et la réhabilitation de la maison Effinger. 11 logements étaient vendus en accession à un prix maîtrisé, prioritairement à des Pisciacais et « 80% ont déjà été réservés », indique-t-on à Quanim.
Sur ce projet, les interrogations des habitants portaient notamment sur la circulation dans le quartier pendant le chantier, en particulier aux abords de l’école Hugo. « C’est un secteur sensible pour la circulation, a renchéri Patrick Meunier, adjoint au développement économique, aux transports et aux grands projets. Il sera important de respecter les horaires afin de ne pas aggraver la situation, surtout aux heures de pointe. »
« Pour l’heure, nous sommes en train de consulter les entreprises mais nous sommes conscients des difficultés du site, assure Quanim. Tous les éléments seront pris en compte. »
La construction de ces nouveaux logements a également conduit les riverains à s’interroger sur l’avenir de l’école Victor-Hugo : « Est-il prévu des classes supplémentaires ? »
« Dès que la commercialisation sera terminée, nous aurons une idée plus précise de la population qui habitera ici, note-t-on à Quanim. Dès lors, nous nous mettrons en relation avec la Ville pour d’éventuels ajustements de classe dans l’établissement. » D’ores et déjà, la ville a anticipé la situation : « Nous avons lancé une étude pour remoduler la carte scolaire en fonction des programmes immobiliers, a indiqué Caroline Cordier, directrice du service Education et loisirs. Pour l’heure, il reste des places à l’école Victor-Hugo. A la prochaine rentrée, il y aura déjà un ajustement avec l’ouverture d’une classe maternelle et la fermeture d’une classe d’élémentaire. »
D’autres habitants ont évoqué les autres chantiers qui vont débuter dans le secteur. « Cela ne va-t-il pas créer trop de perturbations pendant les travaux et à terme poser d’autres problèmes de circulation ? »
« J’en suis conscient et c’est pour cela que, depuis notre élection, nous luttons contre la construction de logements diffus par des promoteurs sauvages, assure Karl Olive. Si nous sommes prévenus en amont, nous pouvons agir et si ce n’est annuler, au moins modifier le projet initial. »
Après l’urbanisme, c’est l’écologie qui était au programme de cette réunion avec la présentation d’un dispositif innovant et pionnier qui sera installé à Poissy le 3 mai : le puits de carbone. Développé par Suez, il permettra de capter du CO2 grâce à des microalgues qui seront ensuite évacuées, via le réseau d’assainissement, vers une station d’épuration où elles généreront du biogaz.
Le directeur de la clinique Saint-Louis, Bruno Harang, est ensuite venu expliquer le projet de maison de santé pluridisciplinaire qui doit s’installer dans son établissement. « Ce dossier est pratiquement bouclé, s’est-il réjoui. Les médecins ont trouvé les financements (193 000 euros de la Région, 250 000 euros de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France), nous sommes dans la dernière ligne droite. Nous pouvons espérer une livraison en fin d’année. » « Neuf praticiens ont déjà prévu de l’intégrer, confirme Virginie Messmer, adjointe à la santé, à la prévention et au handicap. La Ville a décidé d’aider l’association qui veut monter cette maison de santé en versant une subvention de 5 000 euros par médecin, en échange de contreparties. » « Afin d’éviter une désertification sur notre territoire, nous souhaitons renforcer l’offre de soins sur Poissy, confirme Karl Olive. C’est pourquoi nous avons répondu à un appel d’offre du conseil départemental pour une maison de santé à Beauregard. D’autres projets existent, comme à l’arrière de l’Hôtel de Ville. Boulevard Gallieni, la Ville dispose de 200m2 que nous voulons proposer à des médecins. Enfin, un nouveau bâtiment, qui abritera notamment les urgences et la maternité, va voir le jour sur le site de l’hôpital. »
La question des transports a aussi été abordée, avec d’abord la transformation du Pôle Gare. « Il est nécessaire de le reconfigurer dans l’optique du prolongement du RER Eole et de l’arrivée du Tram 13 Express, afin d’améliorer ses accès et la cohérence des gares routières, avance Patrick Meunier. Pour l’heure, deux scenarios sur trois sont encore à l’étude. Rien n’est décidé. Ile-de-France mobilités, le conseil départemental et la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise disposent de tous les éléments nécessaires et sont en train de les étudier. Et toutes les nouvelles informations qui nous parviennent leurs sont transmises. Je répète qu’aujourd’hui, rien n’est encore décidé. »
Dans le cadre des travaux Eole, la pose du tablier rue de la Gare, initialement prévue en mars, aura lieu du 17 au 19 août.
Evoquant les bus, un Pisciacais a demandé s’il était prévu de passer à l’électrique. « Transdev est en train de renouveler sa flotte, détaille Patrick Meunier. Les nouveaux véhicules sont à la norme Euro 6, ce qui signifie qu’ils sont moins bruyants et moins polluants. Mais il n’est pas encore prévu de passer à l’électrique car cette technologie ne donne pas de résultats satisfaisants sur les longues distances. Néanmoins, sur de courts trajets, vers Béthemont, pour la future navette vers le Campus Paris Saint-Germain, l’électrique pourra être une option. »
« Aujourd’hui, la circulation dans Poissy est saturée, est intervenu le maire Karl Olive. Nous sommes envahis de poids lourds qui se servent de Poissy comme zone de transit. Nous leur faisons la chasse quand ils n’ont rien à y faire. » « Depuis 2014, nous avons effectué 2 318 contrôles de poids lourds pour 1 092 verbalisations », a précisé Franck Marone, le chef de la police municipale. « Et nous souhaitons aller encore plus loin en envoyant un signal fort, a poursuivi l’édile. Dans quelques temps, nous allons organiser une opération pour interdire aux poids lourds d’entrer en ville. Je ne peux pas me satisfaire de la situation actuelle alors que rien n’est fait pour aménager un contournement de Poissy. »
La création d’un garage vélo au sein du collège Jean-Jaurès a été demandé par un parent d’élève. « Nous poserons la question au Département, de qui dépendent les collèges, a noté le maire. Plus globalement, nous avons pris ce sujet du vélo à bras le corps. Une voie verte contournera bientôt l’ensemble de Poissy ! »
L’état des trottoirs et de la voirie à la sortie de l’hiver a étonné des habitants du centre-ville. « Je vous rejoint, a concédé le maire Karl Olive. Quelques travaux ont été faits ces derniers mois : les trottoirs boulevard Devaux, le revêtement de la place Pompidou. Concernant la voirie, nous sommes à 200 000 euros d’investissement depuis le début de l’année pour réparer les nids de poule. Nous sommes conscients qu’il y a des endroits où il est urgent d’agir et ils seront traités. »
Sur le sujet de la responsabilité individuelle, le maire a souhaité insisté sur la problématique des déchets : « Faites nous savoir quand des gens déposent des déchets de manière indue. Chaque intervention pour un enlèvement coûte de l’argent à la Ville et donc aux contribuables. Le summum a été atteint sur les terres de Poncy : les Roms ont laissé de nombreux déchets. Il en a coûté 120 000 euros pour les ramasser. Il faut être responsable. Quand nous sommes prévenus, nous pouvons nous déplacer et même verbaliser comme cela a été le cas il y a quelques jours quand un commerçant n’avait pas respecté les jours de collecte. Nous voulons envoyer des signaux forts pour que de telles choses ne se reproduisent plus. »
