A l’initiative d’Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye, se sont tenus mercredi 15 novembre les états généraux de la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye, réunissant des personnalités impliquées dans la sauvegarde du massif : Stéphane Grauvogel, le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Germain, des représentants de l’Office national des forêts ainsi que des élus du territoire, dont le maire de Poissy Karl Olive.
Si l’édile saint-germanois a souhaité tenir ces états généraux c’est que la forêt est « en danger. J’ai voulu mettre tout le monde autour de la table pour tirer un signal d’alarme », a résumé l’élu en introduction.
Pour réfléchir à des solutions, Arnaud Péricard a annoncé la constitution de groupes de réflexion sur quatre thèmes : la propreté, les déplacements, la fonction récréative de la forêt et sa fonction écologique.
« En fonction des actions qui seront décidées, il faudra évidemment définir la participation financière de chacun, a souligné le maire de Saint-Germain. Il faudra trouver des solutions de financement pérennes, à raison d’un million d’euros par an, sur trois ans. »
Eric Goulouzelle, directeur territorial Seine Nord de l’ONF a ensuite évoqué « la nouvelle stratégie élaborée pour les forêts s’appuyant sur trois axes : arrêt des coupes rases dans les sept ans qui viennent, maîtrise des exploitations et meilleure association des partenaires aux décisions prises concernant leur territoire. Nous nous efforcerons de dégager un consensus conformes aux nouvelles attentes (économiques, touristiques, biologiques…) suscitées par les forêts. »
Stéphane Grauvogel est lui venu « apporter le soutien entier de l’Etat » à ces états généraux. « Il existe une vraie attente des populations pour “sauver“ cette forêt. »
Michel Béal, directeur de l’agence Ile-de-France de l’ONF a présenté une étude conduite en 2016 sur le massif. « La forêt souffre, elle peine à se remettre de la tempête de 1999 qui l’a très durement touchée, a-t-il avancé. Ajoutez à cela des phénomènes climatiques accentuant les problèmes, l’urbanisation qui l’entoure et la morcelle, la très forte fréquentation du site (3 millions de visiteurs par an) et ses dérives (dépôt sauvages notamment, prostitution), et vous obtiendrez une situation très tendue. »
Face à ce bilan, l’ONF a élaboré un plan d’action afin de conjuguer harmonieusement les trois grandes fonctions de la forêt : « accueillir et guider le public (grâce à une meilleure signalétique, à des adaptations pour les personnes à mobilité réduite, à l’amélioration des pistes cyclables et cavalières, à la mise en valeur des entrées de forêt et des mares), augmenter la richesse environnementale et la biodiversité, améliorer sa fonction économique. »
Karl Olive a tenu a rappeler que « plus que jamais Poissy aime sa forêt. Nous y sommes particulièrement attachés, comme le montre les nombreux événements qui s’y déroulent (Pisciacaise, Cavalcade, marche des aînés…), le partenariat que nous avons passé avec l’ONF pour gérer le parc de la Charmille ou le projet de voie verte cyclable que nous préparons. Tous ensemble il y a tellement à faire ! Nous devons mener des actions communes, notamment en lien avec le législateur pour ce qui concerne les dépôts sauvages. Nous pouvons également mutualiser les moyens des intercommunalités, par exemple pour abonder aux trois millions d’euros destinés à sauver la forêt ! Soyez sûr en tout cas que la Ville de Poissy prendra sa part. »
Les ateliers de réflexion sur les différents sujets se réuniront dès le début de l’année prochaine puis une synthèse doit permettre de mettre sur pied un plan d’action concret, pour lequel il faudra trouver des financeurs.