Vendredi 20 octobre, la salle polyvalente de l’espace jeunesse La Source accueillait une formation sur la prévention de la radicalisation chez les adolescents. Une formation à destination des différents partenaires intervenants auprès du public jeune (éducateurs, travailleurs sociaux, monde enseignant…) sur les communes de Poissy et Carrières-sous-Poissy, suivi par une vingtaine d'agents de la cité saint Louis.
Organisée par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPS&O) dans le cadre de l’annexe prévention de la radicalisation du Contrat de ville, cette réunion était animée par Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi), spécialisée dans l’information et la prévention des phénomènes sectaires. L’ancienne députée, auteure d’une loi sur « l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse » était accompagnée de Françoise Dubois, intervenante en formation en psychologie, pour échanger sur l’emprise mentale et les comportements de rupture adolescente.
Comment définir la radicalisation ? Quels sont les critères de basculement (rejet brutal des habitudes quotidiennes, rupture avec les amis, la famille, développement d’une vision paranoïaque…) ? Quels sont les différents profils ? Autant de questions abordés lors de cette matinée. « Ce qui nous a amené à travailler sur le sujet de la radicalisation, c’est bien entendu l’actualité, comment répondre à l’urgence, rappelle Catherine Picard tout en insistant : Il n’y a pas de recettes miracle, le phénomène des radicalisations étant très évolutif. Il y a d’ailleurs une grande tendance aujourd’hui à radicaliser les pratiques, pas seulement religieuses, ce qui amène à des ruptures ».
S'il n'y a pas de recette infaillible, il y a toutefois toute une série de signaux d’alerte qui doivent « interpeller et rendre plus attentif. Un adolescent est par essence quelqu’un qui recherche sa voie, souligne Françoise Dubois. C’est au moment de la puberté que la différenciation est importante, elle va amener les enfants à aller vers autre chose. Et c’est durant cette période du “complexe du homard”, comme l’a décrit Françoise Dolto, avant que le jeune ne dispose d’une nouvelle carapace, que les vulnérabilités se font. »
Présent lors de cette formation, le délégué du Préfet Philippe Pradère a salué les intervenants et participants. « La politique de la Ville s’engage pleinement dans ces sujets et le Préfet des Yvelines est très attentif a ce que les acteurs locaux soient formés et informés ». Dans la continuité de cette demi-journée à La Source, de nouvelle formations seront prochainement proposées sur le territoire comme l’a rappelé Damien Gasser, référent du pôle prévention de la délinquance de la communauté urbaine GPS&O.
