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Dimanche 18 juin, les associations patriotiques, élus, conseillers municipaux juniors et Pisciacais étaient réunis en nombre autour de la stèle du Général de Gaulle, devant l'Octroi, pour commémorer l'appel qui changé la destinée de la France il y a maintenant 77 ans. Un appel lancé depuis Londres le 18 juin 1940, l'acte fondateur de la France libre lors de la Seconde Guerre mondiale. 

« Chers Pisciacaises, Chers Pisciacais. Nous célébrons cette année le 77ème anniversaire de l’appel du 18 juin. Un  appel ancré dans l’histoire de France. L’appel du jour 1 de la résistance face à l’oppression. L’appel de la contestation face à la capitulation. L’appel de la désobéissance face à la dictature. L’appel de la liberté.

Le 18 juin 1940, au lendemain de la capitulation du gouvernement de Vichy, un homme prie les français de relever la tête et de continuer le combat. Depuis les bureaux de la BBC à Londres, il annonce  que "la flamme de la Résistance ne doit pas s'éteindre". Agé de 49 ans et inconnu du grand public, cet homme n’est autre que celui qui deviendra le Général De Gaulle. Alors que le peuple français est plongé dans une immense détresse, que les soldats sont en pleine débâcle, et que peu d’auditeurs sont derrière leur transistor, Charles de Gaulle donne naissance à la Résistance. Comment pourrait-on oublier son geste ?

Cet appel est un acte fondateur. Un acte qui instaura un lien éternel entre le peuple français et le général de Gaulle, celui qui n’a jamais perdu espoir. L’espoir, le Général de Gaulle a su l’entretenir et le magnifier à une époque pourtant sombre de notre histoire. Cet appel du 18 juin a changé la destinée de notre Nation. Permettez-moi, en ce jour si particulier, de le rappeler.

Le 16 juin 1940 suite à la démission du Président du Conseil, Paul Reynaud, le général de Gaulle décide de partir pour l'Angleterre afin de poursuivre le combat. Accompagné de son aide de camp, le lieutenant Geoffroy de Courcel, il s'installe provisoirement dans un appartement prêté par un Français, près de Hyde Park, au centre de Londres. Le 17 juin, le maréchal Pétain, le héros de Verdun, demande aux Français de « cesser le combat » au cours d’un message radiodiffusé. Dès le lendemain, ces mêmes Français, entendent la voix d’un inconnu, celle d’un jeune général de brigade qui souhaite poursuivre le combat. Une lueur d’espoir s’oppose alors à l’abandon, à la résignation, et au chaos !

Alors que le Maréchal Pétain accepte un armistice qui laisse la nation française, son armée et sa flotte à la merci des Allemands, les Anglais décident de jouer la carte du Général de Gaulle, ce militaire français exilé à Londres. Winston Churchill en est convaincu. Charles de Gaulle est le seul homme capable de mener à bien ces opérations de résistances même si à ce moment-là, le dit Charles est bien seul… Le vieux lion britannique en est d’ailleurs bien conscient quand il lance à de Gaulle son fameux : "Vous êtes seul ? Eh bien, je vous reconnais tout seul."

C'est chose faite le 28 juin : Le natif de Lille devient alors le chef des « Français Libres », un mouvement reconnu par l’Empire Britannique. S’il ne dispose que de 300 soldats en Angleterre, un certain nombre de territoires coloniaux vont se rallier au mois d’août grâce au capitaine, bientôt colonel, Leclerc. Avec l’appui financier des britannique, De Gaulle est de moins en moins isolé. Il instaure un « Conseil de Défense de l’Empire » pour gérer justement les territoires éloignés qui peuvent produire de nouvelles forces de frappe. Plus tard, à Brazzaville, il affirme, dans un discours qui fera date, la doctrine gouvernementale de cette France libre, qui devient alors une véritable entité politique opposée au gouvernement de Vichy.

Parti de rien, seul, isolé, condamné à mort par le Régime de Vichy, Charles de Gaulle arrive finalement à réinventer la France. Une France libre, dotée d’institutions, d’un territoire, et d’une armée. Plus rien de l’arrêtera.

Cet appel du 18 juin est sans doute l’un des actes héroïques de résistance les plus marquants de notre histoire. Il  montre à quel point le courage, l’orgueil, et la fierté d’une Nation ont su surmonter l’une des épreuves les plus douloureuses de son histoire contemporaine.

Alors aujourd’hui, que reste-t-il de cet appel ? Premièrement : il reste l’honneur de la France. Car si après la Seconde Guerre mondiale, la France a pu garder la tête haute, si la France a pu se présenter à la table des vainqueurs, si la France n’a pas été placée sous administration alliée et si la France est devenue membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, elle le doit à cet appel d’un homme, bien décidé à ne jamais rendre les armes. Cet appel qui a ancré dans l’imaginaire collectif que la France avait été en exil de son territoire pendant 5 ans.

Deuxièmement : il reste de cet appel l’esprit de Résistance des Français. Il faut bien dire que toutes les générations qui sont nées depuis la guerre ont été biberonnées aux exploits du Général de Gaulle et de la Résistance. Elles ont appris avant de savoir marcher que dire non n’était pas un acte d’insolence mais un acte de résistance et d’héroïsme. Résultat, aujourd’hui, à chaque moment où notre République et nos valeurs sont menacées, la Résistance s’organise. L’esprit de résistance en France est partout et bien souvent à mauvais escient. Cela dit, l’esprit de résistance est là aussi à très juste titre lorsque la barbarie assassine nos enfants. Il est là lorsque nos dessinateurs se font exécuter. Il est là lorsque nos forces de l’ordre se font tuer. Il est là quand la France est touchée en son sein. Et il sera encore là longtemps à chaque fois que l’essentiel sera en jeu. »

Et le maire de souligner que l'homme seul au micro de la BBC le 18 juin 1940 avait également pu s'appuyer sur des alliés et des troupes sans lesquels son appel n'aurait pas eu une telle répercussion historique : Winston Churchill et l’appui de l’Empire Britannique, les 128 marins de l’Ile de Sain qui refusèrent l’armistice, le Général Philippe Leclerc de Hauteclocque, le Général De Lattre de Tassigny, Jean Moulin, Pierre Brossolette et la poignée de résistants mobilisés. Le Général de Gaulle ne disait-il pas lui-même :  « On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu ».

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