Mercredi 21 septembre, les médecins de la ville de Poissy, ainsi que les directeurs du centre hospitalier et de la clinique étaient rassemblés salle Robespierre à l’invitation de la Ville pour une réunion d’échange et d’information sur l’évolution de la démographie médicale dans la cité saint Louis, confrontée comme l’ensemble du territoire aux risques de la désertification médicale. Le lancement prochain d’un diagnostic territorial de santé et les accompagnements envisagés pour favoriser l’installation de nouveaux médecins (maison de santé pluridisciplinaire, réservation de mètres carrés dans les projets immobiliers, etc.) étaient au cœur des discussions avec le maire Karl Olive et les nombreux élus présents.

Virginie Messmer, adjointe à la santé, a rappelé en introduction le contexte de l’offre médicale à Poissy.

« Nous avons été interpellés par des Pisciacais qui n’arrivaient pas à retrouver des médecins traitant suite aux nombreux départs en retraite - Il y a actuellement 23 généralistes en activité dont six à huit ont plus de 60 ans-. Parallèlement des médecins nous ont exposé ce projet de maison de santé pluridisciplinaire qui pourrait réunir des généralistes et spécialistes et répondrait à la nouvelle organisation du travail des jeunes professionnels qui ne souhaitent plus travailler de manière isolée. Pour voir la faisabilité de ce projet, il nous faut déclencher un diagnostic territorial de santé. Ce diagnostic nous permettra d’avoir à un instant T un état des lieux de la démographie médicale, une cartographie et une projection à cinq ans de la ville. »

Ce diagnostic sera voté lundi prochain en conseil municipal et devrait livrer ses conclusions d’ici la fin de l’année. « La volonté de la Ville est d’avancer au plus vite et de pérenniser l’offre de soins de proximité », a insisté l’élue.

 « Nous avons compté douze médecins en moins en 4 ans », a confirmé le Dr Agnès Kirrmann, l’une des professionnels ayant engagé la réflexion sur la maison de santé. « Nous avons remarqué que les jeunes confrères n’ont pas envie de se trouver isolés dans les cabinets et qu’ils souhaitent pouvoir mixer vie de famille et vie professionnelle. Pour cela la maison de santé, qui est une structure plus grande, permet de faire un travail coordonné et d’assurer une permanence des soins, de faire de la formation, etc. Une fois les conclusions du diagnostic territorial connues, ceux qui le veulent pourront nous rejoindre pour travailler sur ce projet. Le plus difficile reste la question de l’immobilier : il faudrait 500 m2 pour tourner de façon efficace, accueillir six bureaux de généralistes, un espace kiné, etc. Nous sommes conscients que cela ne suffirait pas à assurer les soins pour toute la ville mais c’est un premier pas qui permettrait ensuite de faire des petits dans les quartiers et de travailler en réseau si on veut maintenir les soins de premiers recours. »

Bientôt un service de transport à la demande

Catherine Morvan, directrice de la clinique Saint-Louis est ensuite intervenue précisant qu’elle avait rencontré le Dr Kirrmann et qu’elle disposait peut-être de locaux qui pourraient convenir à ce projet.

Fabrice Moulinet, vice-président de la Semap (société d’économie mixte d’aménagement de Poissy) a pour sa part estimé que des options d’implantation plus rapides existaient pour les médecins, à travers les nouveaux immeubles qui se construisent. Et de citer en exemple la résidence Gallieni inaugurée le 1er septembre : « Nous avons fait une opération immobilière rue Gallieni avec 200m2 libres en rez-de-chaussée que l’on réserve actuellement aux besoins de santé, pour vous ou d’autre professionnels. Il y a une place de stationnement handicapé, la possibilité d’aménager l’intérieur en fonction des besoins », sans oublier des loyers maîtrisés.

Outre des locaux adaptés, les professionnels estiment qu’il faudrait les aider à se libérer du “temps médecin” en limitant les déplacements pour les consultations à domicile. Sylvie Tounsi directrice générale de la vie sociale à la ville de Poissy a justement précisé que l’aide au transport des personnes âgées allait encore se renforcer. En complément de la Navette bleue qui permet de transporter gratuitement les aînés sur une quinzaine de point d’arrêt à travers la ville, un transport à la demande va bientôt démarrer en partenariat avec les bénévoles de la Croix-Rouge locale. « Il suffira aux personnes de téléphoner à la Maison Bleue pour réserver », a-t-elle précisé.  

 Les médecins ont également évoqué la lourdeur croissante des charges administrative et financières sans oublier les obligations de mise au norme pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Le maire Karl Olive a abondé dans leur sens précisant qu’outre la baisse des dotations d’Etat, la Ville se trouvait dans l’obligation de mettre en accessibilité l’ensemble des établissements recevant du public (ERP). Soit un investissement de 7 millions répartis sur neuf ans.

Un nouveau bâtiment pour l'hôpital en 2019

 Michaël Gally, directeur de du centre hospitalier intercommunal de Poissy (Chips) a pour sa part précisé que la démographie hospitalière n’était pas forcément plus favorable, rappelant que les urgences de Poissy effectuaient environ 90 000 interventions par an dont 20 000 pédiatriques. Il est revenu sur les récentes bonnes nouvelles pour l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Hervieux. Celui-ci va passer en 2019 de 60 à 104 lits. Et évoqué le nouveau bâtiment de 20 000m2 qui sortira de terre en 2019 et qui accueillera entre autres la nouvelle maternité et le service des urgences.

« Nous avons des marges de progrès dans notre relation avec les médecins de ville », a-t-il reconnu avant d’assurer : « si on peut améliorer le dispositif nous sommes à votre écoute. Je trouve déjà que c’est une très bonne chose d’être dans une ville où on nous propose un diagnostic de santé. C’est déjà un bon point d’appui ».

 « Si la Ville peut être un facilitateur sur un certain nombre de dossiers nous sommes à votre disposition, a conclu le maire Karl Olive, en remerciant l’ensemble des participants à cette réunion. Nous sommes là pour vous accompagner, pour explorer des pistes et voir comment améliorer les choses ensemble dans le souci du bien public et des Pisciacais. »    

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