Un grand moment de fraternité. Ce dimanche 17 février, en présence de très nombreux Pisciacais, Karl Olive, le maire de Poissy, entouré des représentants des cultes de Poissy ainsi que du grand rabbin de France, Haïm Korsia, du préfet Jean-Jacques Brot, d'élus de la République, de la Région, des villes voisines et du conseil municipal, dont Gilles Djeyaramane, délégué au cadre de vie, a planté un arbre de la Paix au sein du jardin de l'Olivier.
Une action symbolique décidée « dans un contexte de montée de l’intolérance, a rappelé l'édile, dans son discours. Les dégradations des symboles de notre République ont laissé place à une multiplication d'actes antireligieux : Les arbres plantés en mémoire d’Ilan Halimi, sciés ! Des portraits de Simone Veil profanés ! Des églises, dont deux près d’ici, à Maisons-Laffitte et à Houilles, vandalisées ! Une vitrine d’un magasin Bagelstein, taguée ! Avec ce nouvel arbre que nous plantons aujourd’hui, symbole de notre unité et de notre bienveillance réciproque, nous disons stop à la haine qui s’insinue, comme un poison, dans les veines de notre pays. Un arbre pour dire à tous ceux qui veulent couper des liens que nous en recréerons autant que nécessaire. Un arbre pour empêcher la banalisation de la haine et endiguer le terreau de l’ignorance. Un arbre pour favoriser la parfaite concordance de nos religions et le respect mutuel qui sont dans l’ADN de notre cité et que symbolisent l’olivier et l’érable que nous plantons aujourd’hui. Un arbre pour nous souvenir que tous ensemble, représentants des cultes, élus, citoyens… nous sommes le peuple, aussi surement que cette foule haineuse qui le prétend parfois sans en être digne. Nous sommes le peuple.
Nous sommes la France.
Nous sommes la Nation.
Nous sommes Juifs.
Nous sommes Catholiques.
Nous sommes Musulmans.
Nous sommes Flics.
Nous sommes Tolérants.
Nous sommes Ensemble.
Nous sommes Voltaire, ce même Voltaire qui dans son Traité sur la tolérance indiquait : « Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix. »
Alain Boucher, le président de l'association des Amis du jardin de l'Olivier, qui réunit les représentants de tous les cultes de Poissy, a lui tenu à réaffirmer que « face à l'ignorance et l'obscurantisme, face au sentiment de haine, ici, dans le jardin de l'Olivier, à Poissy, c'est le respect, la fraternité et l'amour que nous partageons ensemble, les uns pour les autres, les uns avec les autres. La fraternité humaine est universelle. Nous devons apprendre à vivre ensemble fraternellement quelle que soit la couleur de notre peau, notre religion. Et ce choix engage chacun d'entre nous. »
Face à des actes « inqualifiables démontrant l'infini de la bêtise et de l'ignorance, il est d'autant plus nécessaire et ardent que nous montrions d'une façon paisible comme aujourd'hui notre absolue fraternité, a insisté pour sa part le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot. Elle n'est pas juste une incantation. Nous avons décidé de la vivre. Tel est le sens de cette cérémonie. Il existe une fraternité nationale : elle doit se montrer et se pratiquer. Aujourd'hui, nous faisons les deux. Nous la montrons en plantant un arbre et nous prenons l'engagement de la pratiquer. Elle doit infuser y compris dans les politiques locales, régionales, nationales. Merci d'avoir pris cette initiative extrêmement heureuse. Elle rayonnera et sera source d'inspiration pour beaucoup de nos compatriotes. »
Dans un moment symboliquement très fort, le grand rabbin de France Haïm Korsia a lu, avec les autres représentants des cultes, la prière pour la République française. « La réponse à ceux qui veulent segmenter la République, c'est d'être unis, estime Haïm Korsia. Quand je vois ce qui se passe ici, je me dis qu'il y a de quoi espérer. Regardez, personne ne sait qui est qui par rapport à sa religion, on discute ensemble, sous l'auspice du préfet. C'est la République, il y a quelque chose de magnifique qui donne à espérer car nous sommes ensemble. Ça redonne confiance. Je viens de l'armée de l'air où la devise est "unis pour faire face". C'est tout à fait d'actualité. »
La cérémonie s'est clôturée par une Marseillaise reprise par toutes les personnes présentes dans le jardin de l'Olivier.
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