Restaurateur d’art dans les plus grands monuments, Valerio Fasciani a dévoilé ses propres œuvres à la Maison de Fer à l’occasion de la Nuit Blanche à Poissy. Un travail réalisé par le natif de Rome dans la quiétude de son atelier pisciacais, sur les terres de l’ancien prieuré royal.

Le mois dernier, dans les pages du #Poissy 238, Agnès Guignard descendante d’Ernest Meissonier évoquait « le milieu d’artiste inouï » établi aux siècles derniers sur le site de l’ancien prieuré royal. Si les années ont passé, la créativité n’a cessé de germer. En témoigne l’œuvre de Valerio Fasciani, qui a animé les visiteurs de la Maison de Fer à l’occasion de la Nuit Blanche à Poissy le samedi 3 juin. Le natif de Rome « a été capturé en 2004 par Poissy et en particulier l’enclos de l’Abbaye où changent l’atmosphère, l’époque et même le climat, beaucoup plus humide. »          

L’artiste peintre et plasticien y travaille sur les thèmes qui lui sont chers tel que la liberté. L’une de ses dernières réalisations le présente ainsi en cage derrière de fragiles barreaux surplombés de corbeaux comme pour évoquer les rassurantes limites que l’homme s’impose à lui-même.

« C’est génial de participer à cette Nuit Blanche, s’enthousiasme-t-il avec cet accent qui vous fait voyager dans les ruelles de la cité éternelle. Les gens que je côtoie à Poissy ne savent pas nécessairement ce que je fais et je suis curieux de voir leur réaction. C’est toujours très intéressant, parfois très émouvant. L’art est un besoin profond. Des choses me font réagir et il me faut leur donner une forme. L’art est un raccourci dans l’échange, une façon de parler sans parler qui me permet ainsi à la fois d’exprimer mon point de vue et d’aller à la rencontre des autres. »

« L’ART EST UN RACCOURCI DANS L’ÉCHANGE »

Créer n’a pourtant pas toujours été aussi évident pour Valerio Fasciani : « J’ai commencé à dessiner tout petit et à onze ans mes parents m’ont offert mon premier chevalet et une toile. Mais deux ans plus tard, ils m’ont interdit de faire des études artistiques. Je me suis alors complètement éloigné de l’art, j’ai fait comme si cela n’existait pas. Je suis devenu banquier, comme mon père. »

Mais en 1980, alors âgé de 26 ans, il reprend crayons et pinceaux façon rouleau compresseur : « Je quittais le travail à 17h et peignais jusqu’à minuit. » Neuf ans plus tard, une amie restauratrice de peintures va lui permettre de s’y consacrer plus encore. Cet autodidacte qui a étudié dans un lycée scientifique devient restaurateur d’art : « La restauration n’est pas aussi romantique qu’on l’imagine. Ça peut être très physique. Mais je voulais vivre au milieu des couleurs et des peintures. J'ai le privilège de fréquenter des endroits incroyables. »

En 2002, Valerio Fasciani atterrit ainsi à la Galerie d’Apollon au Louvre où il rencontre la Pisciacaise de naissance Isaline, sa future femme, qui va l’embarquer avec ses pinceaux qui « l’accompagnent toujours » pour la cité saint Louis. Ensemble, ils vont ensuite être missionnés dans la Galerie des Glaces à Versailles. 

« Ce métier me permet de rester en contact avec la matière, d’expérimenter de nombreuses techniques : aquarelle, gouache, chaux. C’est une école. Ça me nourrit, ça m’inspire », confie l'homme de 69 ans qui travaille actuellement au-dessus de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale dans une salle peinte par Evariste Fragonard et qui souhaite continuer « tant que sa santé le lui permet ». Alors, santé ! 

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