Une cinquantaine d’habitants de l’île de Migneaux étaient réunis, lundi 26 mars, à la salle Robespierre, pour participer à une réunion publique permettant d’échanger sur l’actualité du quartier et de la ville de Poissy en présence du maire Karl Olive, des élus municipaux et des chefs de service.
La réunion a débuté par un point sur les compétences déléguées à l’intercommunalité Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) : gestion des piscines, voirie, déchets et surtout assainissement, un sujet qui intéresse plus particulièrement les îliens, qui ont tous, aujourd’hui, un assainissement autonome. « Il s’agit d’un problème ancien et récurrent, a rappelé Serge Matikhine, le président du syndicat des propriétaires de l’île de Migneaux (Spim). Les choses évoluent, nous voulons juste savoir dans quel sens et si nous pourrons bénéficier d’aides des collectivités pour passer à un assainissement collectif. »
C’est Jean-Luc Santini, vice-président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) en charge de la politique de l’eau et de l’assainissement, qui a répondu aux questions des habitants. « Le schéma directeur de l’assainissement pour Poissy, qui se projette sur dix ans, va bientôt être lancé, a-t-il détaillé. La question de l’installation de l’assainissement collectif dans l’île va alors se poser et vous allez être consultés. Si 85% des propriétaires sont d’accord, nous engagerons alors des études. Plus cela se fera rapidement, plus vite nous aurons une idée du coût et des financements possibles par l’agence de l’eau. Le tout prendra du temps : le début des études pourrait être lancé en juin 2019 ; les dossiers de financement déposés en novembre 2019 pour un début des travaux en début d’année 2020. Mais pour cela, il faut donc l’accord de 85% des propriétaires. Ensuite, vous serez à nouveau consultés sur le devis en possession de GPSEO pour la réalisation des travaux. Vous pourrez alors décider de passer en collectif ou si vous rester en assainissement individuel. »
Certains propriétaires, qui se sont déjà mis aux normes ont alors demandé s’ils pouvaient bénéficier d’un délai avant de se raccorder au collectif afin d’amortir les dépenses importantes qui avaient été faites. « Légalement, vous avez deux ans, a répondu Jean-Luc Santini. Mais, cela vous reviendra plus cher de vous raccorder seul au collectif plutôt que de le faire en même temps que tout le monde et donc en bénéficiant du groupement de commandes. »
« Sur ce sujet, nous devons avoir des réunions régulières afin que chacun soit parfaitement informé des enjeux et puisse choisir en tout état de cause », a conclu le maire Karl Olive avant de revenir, avec les îliens, sur l’épisode de crue du début d’année.
L’édile a notamment explicité la position de la commune sur la “non installation“ de tréteaux dans l’île lors des montées des eaux, réclamée par des habitants. « Nous avons entendu vos demandes, a assuré l’élu. Il s’est passé 15 ans sans crue, et entre temps, les pratiques ont changé. Un rapport de 2013 d’un cabinet de conseil interdit aux collectivités de le faire, indiquant qu’aucun dispositif provisoire n’est agréé. Toutefois, je comprends votre frustration en voyant certaines villes voisines permettre ces installations. C’est pourquoi j’ai écrit au préfet des Yvelines pour clarifier la situation. »
Dans leurs interventions, les îliens ont salué la gestion de la crue par la Ville. Une habitante a demandé si une opération de nettoyage des berges de la Seine était prévue pour enlever les déchets déposés. « Oui, a répondu Karl Olive. Une opération Berges Saines est prévue le 28 avril, pour mobiliser le plus de monde possible. »
Une autre a voulu savoir si des projets de dévasement étaient prévus. « Cette compétence échappe à la ville, a noté le maire. Mais si vous nous interpellez, nous pourrons faire une lettre commune pour le demander au département. Et s’il existe une opportunité, nous la saisirons. »
La suite de la réunion a donné lieu à un échange de questions réponses sur différents sujets.
Un habitant a évoqué un problème de qualité de voirie avenue Emile-Zola : « On a l’impression d’être à la campagne. » « C’est une compétence GPSEO mais nous allons rapidement voir ce qu’il est possible de faire », a commenté le maire.
« Nous avons parfois du mal à comprendre les limites de compétences entre la ville et la communauté urbaine », a interrogé une autre personne. « Il existe parfois des sujets tangents, a confirmé l’édile. Par exemple, lors de l’épisode de neige, la route était du ressort de GPSEO et les trottoirs des espaces publics de celui de la Ville. Concrètement, aujourd’hui, nous nous battons pour que l’Etat nous redonne la compétence voirie et propreté urbaine car nous sommes équipés. D’ores et déjà, nous avons mis sur pied une équipe de “voltigeurs“ qui peut intervenir rapidement pour réparer les nids de poule. »
Sur le prolongement du RER Eole vers Mantes-la-Jolie, un habitant a demandé où en étaient les études pour les dispositifs antibruits. « La SNCF veut faire du secteur allant de la gare de Poissy à Villennes une zone expérimentale en matière de lutte contre le bruit, a précisé Patrick Meunier, adjoint en charge du développement économique, des transports et des grands projets. Désormais, nous attendons des résultats concrets mais je reste optimiste sur l’issue des demandes. »
A une interrogation sur le prolongement de l’A104, Karl Olive a affirmé qu’à Poissy « il n’y a pas de sujet A104. Mais il existe un problème de circulation saturée ! Nous avons besoin d’un contournement de notre ville ! L’ouverture du boulevard de l’Europe sera déjà une première avancée mais si on ne prend pas les choses en mains, le trafic augmentera de 30% d’ici à 2025, c’est-à-dire demain ! En attendant, nous agissons déjà pour limiter la circulation, notamment des poids lourds. Nous mènerons bientôt une opération pour leur interdire le passage en ville. »