Le conseil municipal s’est réuni lundi 4 avril à l’Hôtel de Ville. Après une minute de silence en mémoire des attentats perpétrés en Belgique le 22 mars, les élus ont débattu des taux d’imposition, du budget 2016, des subventions aux associations, de la redynamisation du commerce…

• Pas d’augmentation des taux d’imposition locaux en 2016

Il n’y aura pas d’augmentation des taux d’imposition à Poissy en 2016. Après que le premier adjoint aux finances, Jean-Frédéric Berçot a présenté le compte administratif 2015, évoquant une « gestion pilotée finement et des efforts à poursuivre jusqu’en 2020 », le maire Karl Olive a pris la parole sur le sujet des impôts locaux. « Comme nous nous y étions engagé auprès des Pisciacais, nous avons pris la décision, pour l’année 2016, de ne pas augmenter les taux d’imposition », a-t-il affirmé, et ce, malgré la création de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise. « Nous nous sommes attelés à construire un pacte fiscal qui intègre le principe de neutralité fiscale et pour les ménages la stabilité des impôts. Au final, le taux cumulé de la taxe d'habitation reste bien identique à celui de 2015, à 24,40% (16,78% de taux communal + 7,62 de taux intercommunal). » Pour l’édile, cette décision est« cohérente avec nos promesses faites en 2014. Mais elle est aussi un signal fort au gouvernement actuel. Oui, les collectivités peuvent faire, et font, des économies importantes. Oui, les collectivités peuvent participer à l’effort de désendettement de l’Etat. Mais pas au prix d’une baisse drastique des dotations comme cela est aujourd’hui le cas. Mais surtout, les collectivités locales ne sont pas là pour reporter, à leur tour, sur le dos de nos concitoyens, cet effort national en augmentant les impôts et en leur infligeant ainsi une double peine ! »

• Un budget 2016 « de combat »

Après le vote des taux, l’édile a présenté le budget 2016, « élaboré dans un climat de très fortes contraintes financières ». La Ville a dû prendre en compte la « baisse vertigineuse de nos recettes (-9,4 millions d’euros entre 2014 et 2017) ». Elle a poursuivi la politique de maîtrise de la masse salariale après avoir « connu une hausse de ses effectifs très importante entre 2010 et 2014, a rappelé Karl Olive. Aujourd’hui, nous comptons près de 250 agents excédentaires par rapport aux communes de même strate, l’équivalent d’une charge supplémentaire annuelle de 8 millions d’euros ». Enfin, le plan d’économie drastique s’est prolongé. « Depuis notre arrivée, en moins de deux ans, nous avons baissé nos charges générales de 10% », s’est félicité l’édile. En parallèle, la vente des biens inutilisés de la commune continue (1 million d’euros budgété en 2016), les services ont été réorganisés pour permettre des mutualisations et générer des économies.

« Pour résoudre l’équation, il faut que notre plan d’économies suffise à couvrir la baisse de nos recettes et nos fortes charges de personnel, résume le maire. A ce petit jeu mathématique, deux solutions : la plus simple aurait constitué à augmenter les impôts.

La plus difficile, mais la plus noble, c’est celle qui consiste à poursuivre les vraies recherches d’économies, la chasse au gaspillage, la chasse aux fraudeurs. Traquer les impayés et renégocier tous les contrats avec nos prestataires. Nous avons opté pour la solution la plus difficile. » Pour pouvoir maintenir ce cap, « tout le monde devra faire des efforts, a insisté Karl Olive. Tous les services en ont réalisé, nos associations aussi, même si l’enveloppe des subventions atteint près de 2,5 millions d’euros. Pour autant, nous maintenons une politique d’investissement forte de près de 20 millions d’euros et nous avons pris la décision de ne pas recourir à l’emprunt. »

Anne-Marie Vinay, conseillère municipale d’opposition “J’aime Poissy“, a estimé que « cette politique budgétaire ne peut nous satisfaire. Les impôts peuvent servir à améliorer le service au public. Nous n’avons pas la même vision de la gestion municipale et ce budget en est révélateur : nous divergeons quand restriction signifie baisse des services, quand vous montrez votre préférence au répressif par rapport au préventif ou que vous baissez les subventions aux associations ». De son côté Maxime Legrand (“J’aime Poissy“) s’est interrogé sur le projet à long terme en matière de politique sociale, urbaine ou de développement économique.

« En 2010, vous avez augmenté les impôts de 10 à 15% et vous n’en avez rien fait ; la part consacrée au développement économique était de 0,05% sous votre mandature. Ne comptez pas sur nous pour dépenser de l’argent dans des études dont on ne peut rien tirer, a rétorqué le maire. S’il n’y avait pas eu les énormes efforts réalisés par les agents et les économies réalisées, nous aurions subi un effet ciseau entre les dépenses et les recettes qui aurait été catastrophique en raison de l’explosion des effectifs entre 2008 et 2014 et de la chute de l’épargne brute de 9 millions d’euros ! Aujourd’hui, ce budget est une récompense du travail des élus et des agents. Quant à nos choix, notamment sur la sécurité, nous les assumons : c’est un domaine sur lequel nous ne ferons jamais d’économie. »

• Les subventions aux associations 

Les subventions aux associations de plus de 23 000 euros ont été votées dans la foulée de l’adoption du budget : « En concertation avec elles, nous avons choisi de faire participer l’ensemble des associations aux efforts de maîtrise des dépenses communales », a annoncé Michel Prost, élu délégué aux associations, avant de présenter les montants alloués (voir document).

Anne-Marie Vinay (“J’aime Poissy“) a exprimé son désaccord avec ce choix de « baisser les subventions, notamment aux associations ayant un rôle social. »

« Depuis notre arrivée en 2014, notre approche avec les associations est celle du gagnant/gagnant, a répondu Karl Olive. Le temps des collectivités territoriales mécènes est révolu. Pour autant, nous ne laissons pas les associations de côté en redirigeant les acteurs économiques, qui veulent s’investir dans la vie de la ville, vers elles ». « En moyenne l’effort est de 10 à 15%, a précisé Michel Prost, et cela se fait toujours en accord avec l’association pour trouver une solution dans un esprit d’équipe et pour ne pas toucher aux activités essentielles. » « Nous faisons tout pour améliorer les actions des maisons de quartier, a complété Michèle de Vaucouleurs, adjointe déléguée à la vie des quartiers. Un adulte relais a été recruté à Malraux, une demande de renfort a été formulée pour Saint-Exupéry. Nous leur proposons aussi de faire des demandes de subventions auprès d’autres organismes auxquels elles n’avaient pas forcément pensés. »

 

 

• Redynamisation du commerce

 

Après avoir dressé le constat que certains locaux commerciaux du centre-ville restent vacants pendant une longue période, Jean-Jacques Nicot, adjoint délégué au commerce a proposé l’institution de la taxe annuelle sur les friches commerciales. Elle doit permettre de « remettre sur le marché davantage de boutiques vides, de maîtriser le problème de l’augmentation des loyers commerciaux par manque de disponibilité de locaux. »

Anne-Marie Vinay (“J’aime Poissy“) a souhaité connaître le plan d’action de la municipalité dans le domaine du commerce.

« Avec cette taxe nous souhaitons aller à la chasse aux propriétaires qui fixent des loyers exorbitants, a commenté Jean-Jacques Nicot. En nous adossant à la Semap, nous reprenons aussi parfois la main sur des baux vacants, notamment pour éviter certaines implantations. »

« Nous avons en effet une action dynamique avec la Semap notamment sur le droit de préemption pour avoir une offre commerciale diversifiée, note Fabrice Moulinet, élu délégué aux affaires générales et juridiques et vice-président de la Semap. Nous commençons à avoir des résultats, les commerçants sont satisfaits. » 

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