Ces derniers mois, Cécile Bessière a été promue arbitre centrale dans l’élite du foot féminin, a porté la Flamme olympique aux côtés de Didier Deschamps et obtenu son concours de professeur des écoles. Une réussite qui témoigne tant de sa soif de défis que de sa force de travail et de caractère.
L’été, ce n’est pas sa tasse de thé. Passionnée de foot depuis sa plus tendre enfance, Cécile Bessière ronge son frein ce mercredi 24 juillet : « J’ai hâte d’être en septembre pour retourner sur le terrain ». Et pourtant, la coupure estivale est animée. La veille, la Pisciacaise de 37 ans participait au relais yvelinois de la Flamme olympique aux côtés notamment du sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps à l’Institut National du Football de Clairefontaine. « Un grand moment de fierté » venu récompenser l’impressionnant parcours de l’arbitre de foot, nommée en mai dernier Arbitre Fédérale Féminine 1. Une promotion qui lui permettra d’officier en tant qu’arbitre centrale dans l’élite féminine, l’Arkema Première Ligue, lors de la saison 2024/2025 dont la reprise est programmée le 21 septembre.
Une première pour une arbitre yvelinoise, fruit de longs mois de travail acharné. Car si Cécile Bessière a mis seulement sept ans à atteindre le plus haut niveau, ce fut au prix d’un énorme investissement. « Quand j’ai commencé à préparer les tests physiques, je ne rentrais pas dans les temps. Je me suis inscrite au club d’athlétisme de Poissy et j’ai fait une année de sprint », confie celle qui a commencé par la danse classique et s’entraîne aujourd’hui six jours sur sept.
« J’ai toujours baigné dans le foot et occupé différents rôles. Joueuse et éducatrice tout d’abord. Au PSG, j’ai compris que je n’allais pas avoir ma place sur le terrain. J’ai arbitré le long de la touche pour le club du Centre hospitalier intercommunal de Poissy – Saint-Germain-en-Laye (CHIPS) et on m’a proposé d’être arbitre centrale. J’ai besoin de me fixer des défis et celui-ci m’a plu. Au début, surtout parce que cela me permettait de garder la condition physique et un pied sur le terrain. Puis je me suis rapidement pris au jeu. »
« Quand je prends le sifflet, tout change »
« C’est intimidant au début. On est tout seul sur le terrain avec les 22 joueurs et les coachs, souligne-t-elle. Il faut s’imposer, aller vers les gens, ce que je ne fais pas naturellement. Je suis quelqu’un de réservé mais quand je prends le sifflet, tout change. Le regard des gens ne me préoccupe plus. Je veux simplement protéger les joueurs et le jeu. On a réussi un match quand on ne parle pas de nous une fois la fin de la partie. »
Cécile Bessière apprécie tellement l’exercice qu’elle intervient bénévolement à l’occasion de formations sur l’arbitrage : « Je parle de mon expérience et je mets en place des séances sur la gestion du conflit, l’utilisation du drapeau, les lois du jeu. »
Transmettre, un besoin essentiel pour cette maman d’une fille de 12 ans. Après 12 ans dans les ressources humaines au CHIPS, Cécile Bessière s’est lancée un autre défi, devenir professeur des écoles. Challenge relevé avec l'obtention du concours en juin 2024 au prix une fois encore de copieux efforts. « Retrouver les bancs de l’école les devoirs chaque jour en étant maman avec l’arbitrage de matchs et les entraînements, ça n’a pas été une mince affaire », se rappelle-t-elle.
Les écoliers vont toutefois devoir patienter. « Avec la saison à venir, les matchs, l’entraînement et les stages, je ne pourrai pas m’occuper comme il faut d’une classe à la rentrée. Donc j'ai opté pour un poste d’assistante d’éducation scolaire dans un collège. » Un agenda chargé comme elle les aime.