Habitué de La Pisciacaise, Georges Belaubre entend bien être au départ de la course nature dimanche 24 mars. Un rendez-vous incontournable pour l’ancien champion de triathlon de 80 ans, à l’agenda toujours chargé !
Samedi 3 février. Fin de la première séance de préparation à La Pisciacaise 2024. Habitué de ce rendez-vous, Georges Belaubre n’est pour une fois pas de la partie. Mais quand les fondus de course à pied reviennent place de la République, celui qui est né le 17 janvier 1944 les attend devant le kiosque avec des centaines de crêpes et de la confiture maison pour fêter avec eux ses 80 ans. « J’adore le sport, j’essaie d’en faire tous les jours mais j’attache aussi énormément d’importance à ces moments. Cet aspect convivial m’aide pour continuer à pratiquer. Même si j’ai aussi besoin d’un objectif pour me motiver », sourit celui qui participe ainsi à deux ou trois compétitions par an. Comme le championnat de France de triathlon vétérans qu’il a remporté pour la dernière fois en 2021…37 ans après ses premiers succès nationaux dans le triple effort !
Car Georges Belaubre est un des pionniers du triathlon. Le 19 mai 1984, le Pisciacais remporte celui des Mureaux, le premier organisé en France. Dans la foulée, il s’impose en championnat de France. Des résultats qui lui ouvrent la voie d’une reconversion professionnelle. Après avoir été le premier maître-nageur de la piscine de Migneaux en 1966, puis son directeur en 1977, il devient Monsieur triathlon au sein de la Ville de Poissy, chargé de développer le club tout nouvellement créé dont il porte aussi les couleurs. Les journées du quarantenaire, papa de deux enfants, sont intenses. Déplacements incessants (jusqu’en Nouvelle-Calédonie !) et entraînements quotidiens sont au programme. Ce rythme fou s’interrompt en 1988 et sa priorité devient alors le développement du Poissy Triathlon dont il regarde aujourd’hui les résultats avec « émotion. C’est une grande fierté d’avoir participé au lancement de ce club. » Puis, comme bon sang ne saurait mentir, dans les années 2000, il gère la carrière de son fils Frédéric, surdoué…du triathlon, au palmarès long comme le bras, avec notamment deux participations aux Jeux olympiques (5e à Athènes en 2004, 10e à Pékin en 2008). « J’étais tellement heureux de le voir atteindre un niveau auquel je n’ai jamais pu prétendre », assure le père.
Quand le fiston arrête la compétition, lui ne s’en retrouve pas pour autant désœuvré. Il peut continuer d’approfondir ses passions : la peinture, la sculpture et le jardinage. « Même dans mes années les plus sportives, j’avais ce besoin de faire autre chose, pour déconnecter. » Dans la maison pisciacaise se côtoient ainsi vestiges de sa vie sportive, peintures, sculptures et ouvrages de menuiserie. Le jardin n’est pas en reste, en témoignent les nombreuses récompenses recueillies lors des concours des balcons et jardins fleuris.
Malgré la multiplicité de ces activités, Georges Belaubre renoue naturellement avec le sport dans les années 2010, se fixant de nouveaux challenges, choisissant ses compétitions avec parcimonie. Au premier rang desquelles figurent évidemment l’incontournable Pisciacaise : « Bien sûr, je ne recherche plus les mêmes choses que lorsque je courais plus jeune. Mais chaque année, je me prends au jeu, j’essaie de faire le meilleur temps », glisse celui qui avait bouclé le 5km en 27’30 en 2023. L’esprit de compétition ne se perd jamais tout à fait chez les champions.